Tokio Hotel Fiction
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 [Fiction] Déchéance...Aide-moi à renaître...

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Talulla
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Talulla


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[Fiction] Déchéance...Aide-moi à renaître... Empty
MessageSujet: [Fiction] Déchéance...Aide-moi à renaître...   [Fiction] Déchéance...Aide-moi à renaître... Icon_minitimeMar 18 Sep - 19:08

.:: Titre: Déchéance...Aide-moi à renaître... ::.
.:: Validée par: Diandra ::.
.:: Résumé: Après la fin des Tokio Hotel, une jeune française se retrouve en établissement psy en Angleterre. Sa route croise cele d'un des membres de l'ex-groupe...::.
.:: Personnages: Tallula et Tom ::.
.:: Warnings: Viol sous entendu, drogue, suicide, quelques passages assez "crus". ::.
.:: Catégorie: Dramatique. ::.


I.Tout commence ici...

Du noir partout autour de moi. Un profond silence...Seule encore...Il fait froid...Mes yeux me brûlent, ma gorge pique. Des larmes me viennent...Je ne dois pas pleurer...Pas maintenant, pas encore...Je dois seulement fuir, oui, quitter cet endroit inconnu...Mais mes jambes refusent d'obéir, je ne peux pas bouger...Le noir m'engloutit...
-Talulla ! Talulla ! Allez ma belle, reviens !
J'ouvre les yeux brusquement. La lumière m'éblouit. Je distingue avec peine le visage de l'infirmière penchée sur moi. Elle se relève et s'écarte pour laisser place au médecin qui l'accompagne. Je tourne la tête en grimaçant et apperçois ma mère.
-Vous nous avez fait une jolie peur, mademoiselle ! Ca va ?
-Qu'est ce que je fous là ?
Ma voix est faible, rauque...Le simple fait de parler me fait mal. Et à mesure que je reprends conscience de mon corps, je réalise que chaque cm² de ma peau est douloureux.
-Vous ne vous souvenez de rien ?
-Si je m'en souvenais, vous pensez vraiment que je vous le demanderais ?
Au moins, je suis toujours moi-même niveau caractère...Le médecin soupire mais finit par me répondre.
-On vous a retrouvée dans une ruelle, battue et laissée pour morte...Vous n'avez rien de grave, mais vous êtes couverte d'hématomes et vous avez plusieurs côtes cassées.
Merde...
-Mais ce n'est pas le plus dur à entendre...Il y a plus grave...
Ah...Genre y'a plus grave que d'être fracassée et laissée à l'agonie dans une rue ? Le doc ouvre la bouche pour s'expliquer, mais je suis plus rapide.
-Attendez...Je...Je crois que je me souviens...Je me revois, rentrant du boulot à pieds, avec mon jean délavé et mon débardeur. Un homme, grand, qui sort d'une petite rue sombre. Il est tard, c'est rare de croiser quelqu'un à cette heure-ci...Il ne bouge pas, arrêté au croisement des 2 rues. Je passe devant lui. C'est à ce moment qu'il e choppe par le bras, plaquant son autre main sur ma bouche. Je me débats, je pleure mais je ne fais pas le poids et la rue est vide. Il m'entraîne avec lui, me frappant pour me calmer. Recroquevillée par terre, je ne peux pas le repousser, déjà à moitié assomée sous ses coups...Je ferme les yeux pendant qu'il se déshabille...Il me viole...Je sens ses mains calleuses qui parcourent mon corps...Sensation de dégoût, j'ai envie de vomir...Il frappe, encore et encore...Du sang dans ma bouche...Puis le noir...
Je me tais, mes yeux pleins de larmes suffisant à dévoiler ma souffrance...
-Vous avez 23 ans, vous êtes capable de vous reconstruire, mais pas seule. On va vous garder encore quelques jours ici, puis si vous êtes d'accord, vous serez placée en maison de repos où des gens qualifiés vous aideront...Mais pour l'instant, vous avez besoin de dormir.
Il me fait un sourire encourageant puis sort, suivi de l'infirmière. Ma mère s'approche, bouleversée.
-Je t'ai apporté ton mp3 mon ange. Tu le veux ?
-Oui. Merci Maman.
Elle passe a main sur mon front, m'embrasse sur la joue et va s'asseoir dans son fauteuil. Je pose les écouteurs sur mes oreilles et ferme les yeux. Mes doigts trouvent instinctivement les bonnes chansons...Tokio Hotel...Mon groupe fétiche depuis 5 ans...Après 2 albums, les groupies se sont lassées autant que les fans, un autre groupe les a remplacés...Ils se sont séparés, ont disparu du monde de la musique...Tout le monde les a oubliés, mais, étant d'une nature contestataire, je suis restée bloquée à mon statut de fan et j'ai continué à les écouter. On les cite encore parfois dans certains magazines, histoire de se moquer des groupes pour "gamines"...Les forums, les sites sur eux, tout a fermé...
Les yeux fermés, j'écoute la voix de Bill Kaulitz me crier de le sauver...Rette Mich...Des images de l'agression me reviennent, tirant des larmes de mes yeux fatigués. J'essaie de me concentrer sur la musique mais je sens encore la pression de ses mains sur ma peau...J'ouvre les yeux avec difficulté. Ma mère s'est endormie. J'ai soif et faim...Et j'ai mal à la tête...J'appuie sur la sonnette, l'infirmière de tout à l'heure arrive.
-Oui ?
-Est-ce que je pourrais avoir à boire et un truc à manger s'il vous plaît ? Et un cachet, n'importe quoi qui fasse passer le mal de tête...
Elle acquiesce et sort pour revenir quelques instants plus tard avec une carafe d'eau, un verre, une boîte d'Efferalgan, 2 yaourts et quelques biscuits. Elle en profite pour prendre ma tension, faire quelques contrôles puis me laisse. J'ai une migraine atroce, trop de pensées se bousculent dans ma tête...
Seulement 23 ans et déjà une vie en partie brisée...
Incapable de dormir, je me lève et me traîne jusqu'à la salle de bains. J'ai besoin de me voir vivante...Mais une fois devant le miroir, je regrette d'avoir voulu ça...J'ai les yeux cernés de noir, une lèvre fendue, les joues écorchées...Mas le pire, je crois que c'est vraiment mes yeux...Mes yeux bleus sont éteints...Mon regard est grave, presque violent...Avant, j'étais belle, mes grands yeux bleus, mes longs cheveux blonds/blancs, mon corps mince mais avec juste la bonne dose de rondeur...Mais maintenant...Tout en moi me répugne...Je me sens si sale...


II.Je pars, je n'reviendrai jamais...
Deux semaines...Ca fait déjà 2 semaines que je suis ici...14 jours sans délivrer un seul mot...Plus envie de parler, plus envie de me battre...Peur de vivre...Je passe mon temps à scruter mon reflet dans le miroir...Mes cernes s'élargissent de jour en jour, mes cheveux sont ternes, mes yeux se vident. Seules les larmes ne les quittent pas. Si je me croisais dans une rue, je crois que je prendrais peur. Je ne m'exprime plus que par écrit. La douleur qui m'envahit ouvre les portes de mon imagination. Je passe mes journées à écrire, je noircis des dizaines, des centaines de pages...Mes mots se déguisent, se tordent, formant des histoires emplies de noirceur, de violence et de mal-être. Tout ce que je ne peux pas exprimer autrement...
Paradoxalement, les médecins ne semblent pas s'inquiéter de la dégradation de mon état psychologique. Pour eux, c'est rien, le contre-coup, le choc...D'ailleurs, ils se débarassent de moi demain, m'envoyant séjourner dans un institut spécialisé, loin de chez moi...Une "maison de repos" pour couper toutes mes relations avec l'extérieur...L'idée, c'est de m'éloigner de mon environnement habituel, de mes repères et de mes souvenirs de cette soirée pour que je puisse me reconstruire une nouvelle vie...Alors ils m'envoient en Angleterre...Maman ne peut pas venir, elle doit rester pour mon frère, pour son boulot...Elle est quand même là aujourd'hui, elle prépare ma valise. Elle a apporté tous mes fringues, mes bouquins, mon stylo préféré, mon Bob l'Eponge, mon pc portable et mes cd...Elle veut que je puisse la contacter à n'importe quel moment...
-Ca va aller, hein Talulla, faut surtout pas ten faire, tout se passera bien !
Maman...On sait très bien toutes les 2 que c'est plus pour toi que pour moi que tu dis ça...T'as jamais supporté qu'on soit séparées trop longtemps...
-Ma puce, s'il te plaît...Dis-moi au moins un petit mot avant de partir...Parle-moi, je t'en prie...
Que pourrais-je te dire ? Que je ne supporte pas les larmes dans tes yeux ? Que j'aimerais remonter 2 semaines plus tôt et t'écouter, quitter le taf plus tôt, et que rien ne se passe ? Tu sais que je voudrais te dire tout ça, tu sais que je ne peux pas prononcer ces mots...
-S'il te plaît...
-Je t'aime Maman...
C'est sorti tout seul, ma voix est grave, basse, enrouée...Mais tu as souri, et c'est peut-être laseule chose qui compte. Maintenant, je peux retomber dans mon mutisme, tu vas repartir heureuse d'avoir entendu ma voix et je vais m'en aller avec le sentiment d'avoir fait quelque chose de bien, pour une fois...
En brisant ma vie,
Tu as brisé la sienne
Afin qu'on ne t'oublie,
Prisonnières de tes chaînes...
J'écris ces 4 vers sur un bout de feuille encore vierge, ce qui est plutot difficile à trouver dans ma chambre. Mon inspiration est comme ça, elle frappe n'importe quand. Alors je griffonne, je gribouille, je note, je mémorise...J'assemble.
6h45, une infirmière vient me réveiller, ou plutot me dire que c'est l'heure, puisque je ne dors plus. Quand je ferme les yeux, je revois tous les détails de cette horrible soirée. Alors je ne dors plus pour ne plus cauchemarder. Je me lève, m'habille et prends mon sac. Une ambulance m'attend. Une infirmière m'accompagne. On arrive à l'aéroport, on monte dans l'avion. Ma gardienne me propose un somnifère, je me contente de secouer la tête. Je veux être consciente si l'avion s'écrase, histoire de me souvenir de ce que ça fait quand on va mourir. Je cale mon mp3 sur mes oreilles. Ca fait combien de temps que je n'ai pas chanté ? Moi qui ne vivait pas une journée sans, avant. Dans la rue, dans le bus, sous la douche, en cours, au boulot...Je chantais toujours. J'ai même fait partie d'un groupe avec un ami guitariste...Tout le monde dort autour de moi, les hôtesses sont invisibles. Je me laisse aller à chantonner. Ma voix n'est pas assurée, on dirait que je viens de me réveiller d'un très long sommeil...Mon accompagnatrice remue, je me tais. Le pilote annonce l'aterrissage. Les gens se réveillent, dérangés par les brusques changements de hauteur.
Londres...J'aurais jamais pensé venir ici comme ça avant...L'infirmière hèle un taxi, lui indique l'adresse et quelques minutes plus tard, le chauffeur s'arrête devant une grande bâtisse. Au-dessus d'une porte majestueuse, une inscription gravée indique "Psychiatric institute Victoria II"...On monte les quelques marches menant à la porte puis mon accompagnatrice sonne. Une autre infirmière vient nous ouvrir? Elles papotent quelques minutes puis la française se tourne vers moi.
-C'est ici que nos chemins se séparent. J'espère vraiment que tout s'arrangera pour vous et que vous pourrez rentrer chez vous le plus vite possible !
Je hoche la tête. Elle soupire mais me sourit puis grimpe de nouveau dans le taxi et s'en va.
-Okay. Come in !
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